Couleuvre de Montpellier

Voilà une couleuvre qui ne laisse pas indifférent quand on la croise. Si, la plupart du temps, elle opte pour une fuite en fanfare, elle peut, en de très rares occasions, faire front et se dresser, tel un cobra, pour intimider l’intrus qui la surprend. Elle possède même des crochets venimeux un peu reculés dans la gueule : les seuls qui risquent de les sentir sont ceux qui essaient de la saisir ; jamais personne ne s’est fait mordre par Sa Majesté sans l’avoir bien cherché...

Venue d’Afrique par le détroit de Gibraltar il y a des millions d’années, la couleuvre de Montpellier a su s’imposer au pays de l’olivier en chassant la couleuvre verte et Jaune, repoussée aux confins des limites méditerranéennes. Les seules couleuvres vertes et jaunes qui ont le loisir de faire bronzette sur les plages de Méditerranée sont celles de Corse et d’Italie, des secteurs où la couleuvre de Montpellier est absente.

La femelle a un aspect bien différent du mâle et n’atteint jamais de très grande taille : 140 centimètres maximum... Il en va de même pour l’espérance de vie : si les vieux mâles peuvent atteindre une quinzaine d’années dans la nature, les femelles en dépassent rarement huit...

L’espèce posséderait des comportements sociaux uniques chez les serpents français. En période d’accouplement, le mâle marquerait son territoire (grâce à une glande odorante située sur son museau et dont il s’enduit) et le protégerait des mâles concurrents. Certains experts pensent même qu’il défend sa femelle et peut chasser pour elle... Autant vous dire qu’une telle galanterie est rare chez les serpents !